Barré par Yves Vanderhaeghe, Leiva prend son mal en patience, frustré d'être le seul Argentin qui ne joue pas
ANDERLECHT Quand Christian Leiva apposa sa signature, en avril dernier, sur un contrat de trois saisons au Sporting, beaucoup pensaient qu'il prendrait aussi vite que facilement la place de titulaire d'Yves Vanderhaeghe. Plus d'un mois après la reprise, force est de constater qu'ils se sont trompés : Leiva patiente, pendant que l'ancien Diable Rouge ne quitte pas l'équipe type.
"Je n'ai qu'une chose à faire : c'est attendre ma chance, souffle l'Argentin. Je veux jouer mais l'équipe tourne bien et je dois donc prendre mon mal en patience. Ce qui est frustrant, c'est que les deux autres Argentins arrivés en fin de saison dernière, Biglia et Pareja, jouent, et pas moi. Pourtant, je me sens bien physiquement mais à ma place il y a un joueur avec beaucoup d'expérience et actuellement, l'entrejeu fonctionne bien avec lui."
Lorsqu'il a quitté l'Argentine, Leiva, 28 ans, ne s'attendait certainement pas à être barré par un joueur de 36 ans. "Je respecte la trajectoire d'Yves, qui a beaucoup d'expérience et qui garde une bonne condition physique. Mais mon statut de réserviste est d'autant plus difficile à accepter qu'en Argentine, j'étais un titulaire à part entière. Lorsque j'étais entré au jeu, lors de la première journée à Saint-Trond, je pensais pourtant avoir montré ce que je pouvais apporter à l'équipe. Hélas ! ma prestation fut sans suite."
"À l'intérieur, je ressensune grande amertume"
Leiva avait déjà connu pareille mésaventure lorsqu'il s'exila dans un club mexicain pendant une saison. "Ce n'est pas tout à fait la même chose", raconte le rugueux médian défensif. "Là-bas, je jouais jusqu'à ce qu'il y ait un changement d'entraîneur. Dès ce moment, j'ai quitté l'équipe type. Pour mon second exil, j'ai cette fois choisi l'Europe, et Anderlecht. Pas pour l'argent mais avant tout pour l'aspect sportif. Avant de signer, on ne m'a jamais donné la garantie que je serais titulaire mais on m'avait assuré que j'aurais de bonnes possibilités de jouer."
La réputation de bad boy de Leiva a traversé l'Atlantique. Comment un garçon aussi bouillant encaisse-t-il le fait de ronger son frein sur le banc ? "À l'intérieur, je ressens une grande amertume. J'attends d'être sur un terrain pour l'évacuer."
L'ancien joueur de Banfield n'a pas reçu d'explication particulière de la part du staff technique mais il s'est tout de même entretenu de sa situation avec Herman Van Holsbeeck.
"Je ne vais pas aller chez l'entraîneur lui demander des explications, pour la bonne et simple raison que si je joue, je ne vais pas non plus lui en demander ! Il veut que je délivre mes passes davantage en profondeur et moins latéralement mais ce n'est pas pour ça que je suis sur le banc. Le manager du club, lui, m'a dit une chose : patience..."
"Si j'avais été le seul Argentin, je me serais plus vite intégré"
Combien de temps Leiva supportera-t-il sa situation de réserviste ? C'est la question que tout le monde se pose... "Personnellement, j'ai trois ans de contrat, c'est plutôt confortable. Mais je suis venu pour jouer, et cela serait très frustrant de patienter jusqu'en janvier pour avoir une place de titulaire. Je sais que Vanderhaeghe arrêtera probablement en fin de saison mais je ne dois pas regarder à cela. Car attendre sur le banc pendant une année, ce serait trop long !"
L'adaptation à la vie en Belgique n'est pas, selon Leiva, la raison de sa non-titularisation. "Cela n'a rien à voir car je me sens déjà bien ici. Se retrouver à quatre Argentins est agréable : cela me permet d'être plus à l'aise dans la vie de tous les jours. Même si j'avoue que si j'avais été seul, cela aurait sans doute accéléré mon intégration."
Christian Leiva s'efforce, quoi qu'il arrive, de garder le sourire. "Un monument joue à ma place et ce n'est certainement pas facile pour l'entraîneur de faire un choix. Je n'ai qu'à attendre..."
La Ligue des Champions, peut-être trop rapide pour Vanderhaeghe, sonnera-t-elle l'heure du salut pour Leiva ?
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