«Anderlecht veut tirer le football belge vers le haut» (29/07/2005)
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Roger Vanden Stock sollicite un stade de 40.000 places avec l'aide du privé et du... public!
ANDERLECHT «Je ne tiens pas à être populaire! Par contre, je tiens beaucoup à rester en phase avec la réalité...»
Pour accompagner ses propos, Roger Vanden Stock frappe du poing sur la table. Sans doute pour mieux prouver qu'il est sérieux et très décidé. «Voyons les choses bien en face. Pour permettre à Anderlecht de jouer un rôle sur la scène européenne, la direction du club n'a pas hésité à faire de nombreux sacrifices financiers. Transférer des joueurs comme Proto et Goor, conserver des éléments comme Kompany et Wilhelmsson: tout cela suppose une masse salariale très importante. Et pour hériter de cette masse, il est évident que le Sporting doit miser, outre le sponsoring, sur les recettes. Croyez-vous qu'elles sont suffisantes avec un stade d'une capacité de 25.000 spectateurs?»
Alors, tel le monstre du Loch Ness, il fait resurgir des brumes anderlechtoises, une transformation du Parc Astrid ou, mieux encore, un éventuel déménagement qui ne pourrait se faire qu'au Heysel. «Je ne demande pas qu'on m'offre un stade, mais simplement qu'on m'aide à en construire un qui soit en phase avec ce qui existe dans les autres clubs de standing européen. Pourquoi la Belgique, qui n'a désormais plus de stade pour abriter une grande compétition internationale, ne pourrait pas réaliser ce qui se fait au Portugal? Car le pavé que je lance dans la mare n'est pas fondé sur de l'égoïsme. Pour moi, c'est tout le football belge qui doit réagir s'il ne veut pas être définitivement largué. Et le foot, c'est comme une pyramide. Si le sommet de la pyramide s'affaisse, ensuite c'est toute la base qui s'écroule. Et le sommet, aujourd'hui, ce sont des clubs Anderlecht, Bruges et le Standard qui l'occupent. Donc au lieu de jalouser ces clubs-là, il serait plus précieux de les aider à grandir encore davantage. Mon appel concerne donc tous les clubs et tous les dirigeants qui s'en occupent. Anderlecht veut bien tirer le football belge vers le haut, mais il ne peut pas le faire tout seul...»
Le bon choix: le Heysel
Appel est donc lancé au privé et au public. Mais l'appel concerne évidemment aussi la fédération. Roger Vanden Stock va d'ailleurs attendre sa réaction pour voir comment lui va réagir aux différentes sollicitations dont il est l'objet. «On parle de moi comme président de l'Union Belge. Mais je n'accepterai jamais ce poste si je ne constate pas une réaction collective qui va dans le sens de mon appel!»
Par contre, en cas d'ondes positives, il est prêt à plonger sur toutes les éventualités. Et celle qui lui plaît le plus concerne évidemment un transfert d'Anderlecht au Heysel, tant il paraît impossible d'envisager de nouveaux travaux lourds et conséquents au Parc Astrid. «Le Heysel, à condition de sérieusement le relifter pour qu'il réponde à nos impératifs commerciaux, possède en effet tous les atouts pour nous séduire.»
Une séduction à laquelle le privé est sans doute prêt à succomber. Pour ce qui concerne le secteur public, on se montrera moins affirmatif. Or c'est à lui, c'est vrai, de bouger et de bouger vite. Sans quoi le recul du football belge sera encore plus conséquent qu'aujourd'hui...
Philippe Lacourt
© Les Sports 2005
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