Le Roumain, dépité de ne pas jouer, rompt enfin le silence: «Je veux bien jouer gratuitement»
Anderlecht a retrouvé le sourire, mais ce n'est pas le cas de son tout premier renfort de la saison, Marius Mitu. En tout, il n'a joué que 113 minutes (23 contre La Louvière lors de la toute première journée, 90 lors du 2-0 au GBA), mais il a toujours refusé toute interview. À la veille de la visite du FC Brussels, il a accepté de vider son coeur.
Comment allez-vous, Marius?
«Je me sens malheureux. Ici à Anderlecht, je suis en train de perdre un an. Ma carrière suivait une courbe ascendante après ma bonne saison au Lierse, me revoilà à l'arrêt. Cette situation m'énerve tellement que je fais venir ma maman de Roumanie ce week-end pour me calmer. Elle doit me changer les idées. Je ne le montre pas ici au club, mais je suis très déçu de ne pas jouer. J'étais venu à Anderlecht parce que c'était un grand club et pour jouer la Ligue des Champions, mais je n'ai rien reçu du tout.»
«À la Saint Valentin, je n'ai parlé que de cela à ma copine»
Vous n'en parlez à personne?
«Je ne me plains pas en présence des autres joueurs. Je n'en parle qu'à ma copine. À la maison, je ne fais que cela. Mardi, c'était la Saint Valentin. Eh bien, toute la journée, je n'ai fait que lui parler de mes ennuis sportifs. C'est dur de voir briller Boussoufa à la télévision, alors que je suis capable de donner des assists comme lui. Mais on ne me donne pas la chance de le montrer. Sauf contre le GBA, mais on ne peut pas faire ses preuves en un match.»
Vercauteren dit qu'il vous faut un temps d'adaptation.
«Mais cette adaptation dure déjà depuis sept mois! C'est trop, non? Vercauteren me dit que je dois changer de style, d'habitudes et d'automatismes. Par exemple, je dois plus demander le ballon en profondeur, je ne dois pas toujours aller vers le ballon, je dois éviter les une-deux, je dois prendre plus de risques. J'essaye tout cela, et je lis qu'il dit que je m'améliore, mais rien ne change!»
«Qu'il me le dise en face si je ne suis pas un joueur pour ici»
Le président a dit que vous joueriez davantage au second tour.
«C'est déjà fait: j'ai joué un match au GB (petit rire jaune) Tout le monde me dit que je jouerai plus, que j'ai une bonne technique, que j'étais troisième au Soulier d'Or. Zetterberg, lui aussi, me complimente toujours, et je l'en remercie. Mais ce ne sont que des paroles. Contre Genk et Mouscron, Zetterberg s'est fait remplacer en fin de match, mais pas par moi. Ça fait mal. Une fois, c'est un choix tactique, puis, c'est parce que l'autre équipe développe trop de pressing, puis, c'est parce que notre résultat est bon. On trouve toujours des excuses.»
Vous en voulez à Vercauteren.
«Je n'ai rien contre lui personnellement. Mais il trouve peut-être que je ne suis pas un joueur pour Anderlecht. Pourquoi ne me le dit-on pas en face, que je sache ce que je dois faire la saison prochaine? À la trêve, je devais absolument rester! Je ne comprends pas. Je ne sais pas si je vais rester, je déciderai en fin de saison.»
«N'étant pas sur le banc, je n'ai pas gagné d'argent non plus»
Est-ce vrai que vous avez un salaire très moyen, mais des primes élevées?
«C'est correct. Je n'ai donc rien eu lors du premier tour: pas de temps de jeu et pas d'argent, puisque je n'étais même pas sur le banc. Mais l'argent, ça ne compte pas. J'abandonnerais même toutes mes primes pour pouvoir jouer. Je jouerais gratuitement.»
Vous regrettez votre choix?
«Il ne faut jamais regretter dans la vie. Le Lierse est lanterne rouge: aurais-je été plus heureux là-bas? J'avais bien réfléchi avant de signer, je savais que ce ne serait pas évident d'être titulaire. Mais ceci? Non. Je ne suis pas heureux d'être à Anderlecht. Quand les gens me voient en rue, je ne suis pas fier de dire que je suis Anderlechtois. Certes, je fais partie du groupe. Mais je ne joue pas...»
Zetterberg arrête en fin de saison, Marius.
«Je connais ces promesses. On va le remplacer par un nouveau, et on va dépenser des millions pour l'acheter. Et donc, c'est lui qui devra jouer.»
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