ANDERLECHT Nicolas Frutos est argentin, mais sa grande taille et son calme laisseraient plutôt penser qu'il vient d'un pays scandinave... Pourtant, le grand attaquant est bien un latino, qui vit avec une passion intense son métier de footballeur. Accompagné de son guide et interprète José Garcia, secrétaire de l'école des jeunes à Neerpede, Frutos s'est confié sur son premier mois dans notre championnat.
Nicolas, quelles sont vos sensations après vos trois premiers matches en Belgique?
«Je me sens de mieux en mieux. J'ai eu le plaisir de disputer l'intégralité des trois rencontres: c'est la preuve que l'entraîneur est content de moi. En plus, l'équipe retrouve peu à peu son jeu. Cela dit, il y encore du travail, pour moi comme pour toute l'équipe.»
Vous êtes le transfert entrant le plus cher de l'histoire du Sporting. Cela ne vous met-il pas une énorme pression sur les épaules?
«Ah bon, je suis le plus cher? Vous me l'apprenez! Ça ne change absolument rien pour moi: je suis ici pour jouer et gagner.»
«Les critiques ne m'ont pas touché: je les ai écoutées»
Vous avez marqué contre le Cercle et contre Genk. Lequel de ces buts vous a procuré le plus de joie?
«Autant l'un que l'autre. Tant que je peux contribuer aux bons résultats de l'équipe...»
Vous avez été vivement critiqué après votre mauvaise prestation sur la pelouse du Germinal Beerschot. Ces critiques vous ont-elles touché?
«C'est ça la liberté d'expression, je ne peux pas empêcher les gens d'avoir des opinions. Les critiques ne m'ont pas blessé. Au contraire, je les ai écoutées car c'est comme ça qu'on avance et qu'on peut devenir meilleur au match suivant.»
Il faut dire que les circonstances étaient difficiles pour vous ce soir-là à Anvers...
«Jamais de ma vie je n'avais joué sur un terrain gelé, ce n'était vraiment pas évident. C'était aussi la première fois que je jouais sans crampons! Mais je reconnais que je n'ai pas été bon... comme tous mes coéquipiers.»
Anderlecht ne s'est jamais montré très à l'aise en déplacement cette année. Ne craignez-vous pas que votre rendement à l'extérieur en pâtisse?
«Pas du tout! Car la confiance est de retour et je suis persuadé que nous allons aussi nous mettre à dominer les matches loin de nos bases, à commencer par samedi à Mouscron. Je suis certain que je toucherai autant de ballons que face à Genk.»
«La comparaison incessante avec Köller ne m'irrite pas»
Préférez-vous un système à deux ou à trois attaquants?
«J'ai déjà évolué dans les deux et je n'ai pas de préférence, pourvu que l'équipe ait un jeu porté vers l'avant. Le football offensif, voilà ce que j'aime!»
Les gens ne cessent de vous comparer à Jan Köller. N'est-ce pas irritant à la longue?
«C'est vrai que j'ai très souvent entendu son nom, mais cela ne me froisse pas. Il est tout à fait naturel, quand un nouveau joueur arrive, qu'on le compare avec des anciennes gloires du club.»
On dit de vous que vous êtes un buteur-passeur. Pourtant, on vous a vu marquer mais pas encore donner de passes décisives...
«Ne vous inquiétez pas, ça viendra: les buts sont là, les assists vont suivre! Après tout, je n'ai joué que trois matches, il m'en reste beaucoup pour faire marquer mes équipiers.»
«Plutôt le titre de champion que celui de meilleur buteur»
Combien de buts espérez-vous inscrire la fin du championnat?
«Je ne suis pas quelqu'un qui va compter mes buts. Dans ce sens, je ne me suis fixé aucun objectif chiffré. L'important, c'est d'apporter tout ce que je peux à l'équipe et d'aider à la faire gagner. Le titre de meilleur buteur la saison prochaine? Je n'y ai jamais pensé et ce ne sera jamais un but personnel: je préfère cent fois le titre de champion à celui de pichichi.»
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