Roger Vanden Stock soutient Vercauteren et en veut à la presse «qui a chambré» son entraîneur
ANDERLECHT Décidément, rien ne va plus à Anderlecht. Les résultats de la dernière semaine avant la trêve (1 sur 6) sont dramatiques, le bilan global est largement en dessous de ce qu'on avait prévu, le public se révolte, beaucoup de joueurs râlent, certains d'eux doivent partir, Franky Vercauteren s'est fortement fait critiquer dans les journaux, et du coup, il a décrété un boycott de la presse. Et Roger Vanden Stock, dans tout cela? Comment est-ce que le président, qui avait promis une saison plus fructueuse que la précédente et qui avait fourni un effort financier considérable pour réaliser son objectif, vit le malaise? Dimanche soir, la tête basse, il est allé saluer les joueurs dans le vestiaire. Hier matin, encore sous le choc de la déception, il a surtout visé... la presse.
Président, on ne vous a guère entendu ces derniers temps...
«Oh! il vaut mieux qu'on n'en dise pas trop. Les questions ne font qu'accentuer les choses dans le mauvais sens.»
Mais vous n'allez pas vivre votre plus joyeux Noël...
«Il y en a déjà eux des meilleurs mais aussi des pires. Il y a un petit temps, Bruges était dans le creux de la vague. Il y a deux semaines, le Standard n'était nulle part. Et maintenant, c'est Anderlecht qui est dans la misère. Cela prouve qu'il faut tout relativiser.»
«36 points, c'est trop peu. Le reste, c'est de la littérature»
Mais il n'y a pas que les résultats, il y a aussi la manière...
«Spontanément, je vous avoue que 36 points en 18 matches, ce n'est pas assez. Mais c'est tout. Tout le reste -les blessures, la motivation, la tactique -, c'est de la littérature. Tout cela sert à remplir vos pages.»
Votre entraîneur refuse de répondre aux questions des journalistes.
«Mais je le comprends, parce que vous le chambrez! J'ai tellement lu d'idioties dans la presse que cela ne m'étonne pas qu'il refuse de vous parler. D'ailleurs, il a quand même fait une déclaration, dimanche?»
Vous n'allez pas essayer de le convaincre du fait que ce n'est pas une situation saine de ne plus communiquer avec les journaux?
«Quand il parle, vous en profitez. Quand il ne parle pas, vous en profitez aussi. Alors, ce sont les vacances pour tout le monde, et je ne m'en plains pas. Lui, il aura la paix. Et moi aussi.»
Mais d'abord vous devrez présenter votre plan au comité exécutif de l'Union belge. Alors, allez-vous combiner la présidence de l'Union belge avec celle d'Anderlecht?
«Oh! mais si vous me posez ces questions-là, je ne vais certainement pas y répondre! (Rires.) Allez, merci et bonne journée.»
Serhat: «Pas reçu d'amende»
Akin s'est calmé: il reste à Anderlecht
ANDERLECHT Le seul joueur à avoir levé réellement la voix ces derniers temps est Serhat Akin. Mais Anderlecht est parvenu à calmer son Turc, qui est blessé aux adducteurs pour le moment. «Je ne reçois pas d'amende, dit Serhat. L'entraîneur m'a expliqué pourquoi il me mettait si souvent sur le banc. J'ai accepté son explication mais je la garde pour moi. Moi, je lui ai dit que j'avais besoin de plus de temps de jeu pour réellement exploser ici. Mbo, par exemple, peut rester sur le terrain après un match médiocre. Wilhelmsson, lui aussi, a joué plusieurs matches d'affilée. C'est cette confiance-là que je veux. L'entraîneur m'a compris.»
Et donc, tout semble réglé entre les deux parties: Serhat sera encore anderlechtois après la trêve: «Je n'ai jamais dit que je voulais partir. J'ai dit qu'il fallait d'abord essayer de trouver une solution dans le club, et si ce n'était pas possible, que je devrais regarder ailleurs. Et puisque nous avons eu un bon entretien...»
Comme c'est souvent le cas dans de telles polémiques, Serhat prétend que ses paroles ont mal été interprétées. «Je n'ai jamais critiqué Vercauteren ou Van Holsbeeck, conclut le Turc. Je n'ai jamais dit que je me sentais ennuyé par rapport à mes amis et ma famille en Turquie d'être sur le banc. Que du contraire: je me sens bien ici à Anderlecht. Mais je veux jouer. Je ne me contente pas de mes sept buts et cinq assists à Anderlecht. Je veux marquer vingt fois et offrir le titre à Anderlecht. Mais je ne suis pas un égoïste. J'accepte la rotation. J'espère même que Mbo marque dix buts par match.»
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