Mbo Mpenza a l'esprit serein. Malgré une petite blessure qui l'a obligé à travailler individuellement pendant les deux premiers jours du stage à La Manga, l'actuel meilleur buteur du Sporting apprécie le séjour. «Il faut dire qu'il y a plus désagréable comme cadre, explique Mbo Mpenza. C'est l'endroit idéal pour bien entamer l'année. Car nous avons hélas mal terminé 2005, avec la défaite au Standard et le partage à La Louvière. Nous devons vite effacer ces deux mauvais résultats de nos mémoires.»
Le Sporting est toujours dans la course au titre mais aurait pu occuper seul la tête s'il n'avait pas aussi souvent gaspillé des unités, essentiellement en dehors en de ses bases. «À l'extérieur, nous n'avons que trop rarement reproduit le jeu développé chez nous », analyse lucidement Mbo. «La dimension des terrains joue un rôle mais elle n'explique certainement pas tout. En déplacement, nous devons d'emblée prendre nos adversaires à la gorge, comme nous le faisons au Parc Astrid. Pourquoi n'y sommes-nous pas parvenus jusqu'à maintenant? La raison en est aussi mentale. Un stage d'une semaine tous ensemble sert aussi à corriger cet aspect-là. Nous n'avons plus vraiment le droit à l'erreur et nous ne pouvons plus nous permettre de perdre des points à gauche et à droite...»
La double présence aux cotés du Sporting de Bruges et du Standard n'est pas ce qui inquiète le plus l'aîné des frères Mpenza. «Notre principal adversaire dans la course au titre, c'est nous-mêmes! Si nous réussissons à trouver notre rythme de croisière en déplacement, nous avons toutes les chances d'être sacrés en mai. Anderlecht ne doit s'occuper que d'Anderlecht! Cela dit, les Standardmen ont leur sort entre leurs mains...»
«Meilleur qu'à Mouscron»
Après une saison très difficile à Anderlecht, Mbo a réalisé un bon premier tour, en marquant dix buts. «J'ai été replacé au poste de vrai attaquant et cela m'a fait le plus grand bien. J'ai connu des moments difficiles l'an dernier mais j'ai patienté, tous comme les supporters et le staff technique qui connaissaient mes qualités. Depuis le mois d'août, grâce au soutien de mes équipiers, j'ai repris le dessus. Au point qu'aujourd'hui, je me sens encore plus fort qu'à mon époque mouscronnoise. J'ai marqué dix buts alors que l'équipe n'a pas toujours très bien tourné... Si nous sommes plus réguliers, je pourrai donc faire encore mieux lors du second tour! D'autant que l'arrivée de Frutos va nous faire du bien. Il jouera le rôle que j'ai parfois dû jouer en Ligue des Champions: évoluer seul en pointe et dévier des ballons. Cela ne pourra être que profitable à des joueurs qui s'engouffrent dans les espaces comme Sehrat, Chippen et moi.»
Emile, cité aux Emirats arabes, au Qatar ainsi qu'au Standard ces derniers jours, n'a pas manqué de prendre les conseils de son grand frère. «Nous avons beaucoup parlé de sa situation lui et moi. Nous avons convenu que nos propos resteraient entre nous. Je lui ai donné mon avis, à lui de savoir s'il suivra mes conseils. Emile est assez grand et nous ne sommes pas toujours d'accord sur tout! Un retour au Standard? Je dois dire que s'il revient en Belgique, je préférerais qu'il signe à Anderlecht et qu'il devienne mon coéquipier. Ce serait nettement plus agréable pour moi d'évoluer à ses côtés plutôt que de l'affronter.»
Un voeu pieux, sans doute. Emile vient encore de répéter à la presse allemande qu'il resterait à Hambourg. Jusqu'en juin...
Vanden Borre: «Je suis un médian!»
Anthony sait qu'il doit devenir plus régulier
LA MANGA À l'instar de toute l'équipe anderlechtoise, Anthony Vanden Borre a connu un mois de décembre difficile. Les supporters mauves se souviennent particulièrement de la rencontre à Zulte-Waregem, où il est passé complètement à côté de son sujet et s'est véritablement écroulé après son remplacement. Pour surmonter de telles difficultés, le désormais ancien Anderlechtois Tristan Peersman avait fait appel au psychologue du club. Anthony a-t-il fait de même?
«J'ai en effet parlé avec lui, mais il discute avec tout le monde et tous les deux nous avons plus abordé la pluie et le beau temps que mes problèmes de l'époque, confie VdB. Mes vrais psys, ce sont mes parents, mon frère et ma soeur. Ils m'ont beaucoup soutenu quand j'étais dans le creux de la vague. J'espère bien ne plus connaître de telles faiblesses jusqu'à la fin de saison...»
«Ma petite amie n'aime pas trop le football»
Outre sa famille, la petite amie d'Anthony Vanden Borre joue également un rôle important dans son épanouissement, comme homme autant que comme footballeur. «Elle n'aime pas trop le football pourtant c'est elle qui m'a redonné confiance. Cette semaine, je ne la vois pas mais je ne suis pas du genre à l'appeler tous les jours: je serai de retour lundi!»
Durant la première moitié de saison, VdB a très souvent changé de position: il a été arrière droit, ailier droit ou encore médian récupérateur. Hugo Broos aimait à rappeler qu'Anthony était plus fort pour attaquer que pour défendre...
«Alors il faut me laisser le temps pour apprendre à défendre », réagit spontanément le jeune Bruxellois. «Personnellement, je trouve de toute façon que je suis plus un médian qu'un défenseur. Je sais bien que si Wilhelmsson part, une place se libérera à droite dans la ligne médiane. Bien sûr, j'aimerais évoluer à cette position. Mais je sais que je dois d'abord apprendre à devenir plus régulier. Je dois aussi améliorer mon jeu de tête et mon pied gauche. J'ai beaucoup à apprendre de joueurs comme Tihinen qui, vu son expérience, est à mes yeux le meilleur défenseur d'Anderlecht.»
«Kompany ne me manquera pas, grâce aux avions!»
Vincent Kompany, de loin le meilleur pote d'Anthony Vanden Borre dans l'effectif du Sporting, partira très probablement en fin de saison. «Mais il ne manquera pas, pour la bonne et simple raison que je continuerai à le voir. Les trains et les avions existent, non? C'est normal pour un joueur aussi fort que Vincent de lorgner vers l'Espagne, l'Italie ou l'Angleterre. C'est aussi un de mes rêves de rejoindre l'une de ces compétitions un jour. Il faut ajouter la France aux pays dans lesquels j'aimerais jouer: le championnat de Ligue 1 est selon moi tout aussi huppé. Mais pour remplir cet objectif, je le répète: je dois faire preuve de plus de constance.»
Dans le luxueux complexe de La Manga, Anthony Vanden Borre partage un appartement avec Mbo Mpenza. «Pour passer nos temps libres, il y a une télévision et j'ai pris ma Playstation avec moi. Mais Mbo n'aime pas trop le bruit et de toute manière, après des journées aussi chargées, je suis vraiment crevé et je vais me coucher tôt! Car je suis un grand dormeur...»
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