«Mon match a eu l'effet d'une bombe atomique en Turquie» (09/08/2005)
© Photonews
Serhat Akin à gauche et Mbo la malheureuse victime? «Je ne me tracasse pas», dit le Turc
ANDERLECHT Hier à Anderlecht, tout le monde avait le sourire. Le 6-0 avait fait du bien aux troupes de Franky Vercauteren, la honte de Bakou avait été effacée. Mais dès ce soir ou mercredi matin, Vercauteren devra décevoir un joueur. Son nom: Mbo Mpenza, Serhat Akin, Christian Wilhelmsson ou Nenad Jestrovic, parce que le Sporting ne jouera pas à quatre attaquants. Pourtant, à l'entraînement d'hier, les quatre étaient dans la même équipe. Wilhelmsson jouait à droite, Jestrovic au centre avec Mbo, et Serhat à gauche. Un indice que le Turc débutera comme extérieur gauche? Notre pronostic est que Mbo en serait la victime, mais Vercauteren n'annoncera rien d'avance. Serhat même, dont le sprint ressemble à celui de Radzinski, ne se casse pas la tête. «Je veux jouer, j'ai 24 ans, je ne suis pas venu ici pour être sur le banc, dit-il. Mais je ne ferai pas la guerre si je ne joue pas.»
«Avez-vous vu comme Wilhelmsson m'a embrassé?»
Serhat, est-ce que Vercauteren peut vous enlever de l'équipe après samedi?
«Nous sommes des professionnels, notre tâche est de gagner des matches, pas de nous énerver quand on ne joue pas. Je suis venu à Anderlecht pour jouer la C 1. Tout le monde dans le groupe en parle. Mais c'est ensemble qu'on réussira, pas en pensant à soi-même. J'ai été touché par la manière dont Wilhelmsson m'a embrassé en me félicitant après le match. C'est la meilleure preuve que nous sommes une bande d'amis.»
À l'entraînement, vous jouiez à gauche.
«Oui, mais Mbo y a aussi joué. Je n'attache pas trop d'importance aux positions à l'entraînement. Moi, ça ne me dérangerait pas. Je me débrouille du gauche. J'ai dit à mon papa: Tiens, j'ai marqué deux fois du gauche! En Turquie, 20 de mes 60 buts marqués en cinq ans étaient des tirs du mauvais pied.»
Avez-vous vu les journaux? Partout, vous faisiez la une.
«Je ne les ai pas vus, mais les joueurs me l'ont dit. Mon bureau de managers se chargera de garder les articles. En Turquie, mon match de samedi a eu l'effet d'une bombe atomique. Ou d'un tremblement de terre, comme vous voulez. Dimanche, on m'a interviewé en direct à la télé turque, les journaux ont repris vos textes. Mais moi, j'ai déjà oublié le match. Je me donne toujours 24 heures pour être heureux ou triste après un match. J'ai été étonné par cette Serhatmania. J'ai simplement marqué deux buts...»
Il est temps de savoir comment vous allez fêter votre but, si vous marquez.
«J'ai décidé de ne rien programmer d'avance. Je vais faire ce que je ressens au moment même. En Turquie, j'ai fait le taureau à la demande d'un journaliste. En effet, en face du stade Kadiköy de Fenerbahçe, il y a une statue d'un taureau.»
Les supporters ont déjà peur qu'Anderlecht doive vous laisser partir en fin de saison.
«La balle sera dans le camp de la direction. Moi, j'ai un contrat de trois ans. Mon objectif est d'aller dans un plus grand championnat. Soit après un, deux ou trois ans.»
Propos recueillis par Yves Taildeman
dh.be