Le Tchèque, héros du match de samedi, ne se met plus aucune pression sur les épaules...ANDERLECHT Samedi soir, le Sporting a remporté une victoire précieuse et difficile essentiellement grâce à deux hommes : Laurent Colemonts, l'arbitre de la rencontre qui a accordé un penalty imaginaire aux Mauves , et Daniël Zitka. Le portier tchèque a dû réaliser quatre arrêts de grande classe pour sauver les siens...
Hier, Zitka est revenu avec modestie sur sa très belle prestation. "J'ai revu les images du match à la télévision, le lendemain", confiait le Tchèque avec son sourire habituel. "Si j'ai été décisif , c'est parce que nous avons évolué à dix pendant une mi-temps. Je suis persuadé que si nous avions joué tout le match à onze, on ne m'aurait pas vu... Une seule chose m'a irritée durant cette rencontre : quand Figueroa est entré au jeu, on l'a laissé dribbler à sa guise, ce qui provoqua une action très chaude..."
En cinq saisons dans la maison mauve , l'ancien Lokerenois, de retour en grâce aujourd'hui, a connu des hauts et des bas. "À mon arrivée, j'étais numéro deux derrière un grand monsieur, Filip De Wilde. J'étais déjà très content d'être réserviste : je voyais du beau football chaque semaine et je touchais les primes ! J'étais conscient que beaucoup de gens auraient voulu être à ma place. Je ne pouvais pas me plaindre."
Mais à sa bonne surprise, Zitka prit la place de De Wilde entre les perches. Et quand ce dernier partit à Sturm Graz, le Tchèque ne fut plus inquiété... jusqu'à l'éclosion progressive de Tristan Peersman, pendant la saison 2003-2004. "Sportivement, je n'étais plus très heureux mais j'y ai survécu", se souvient notre interlocuteur. "Je me suis toujours bien entendu avec Tristan. Il a dit lui-même que la situation n'était pas saine avec deux gardiens comme lui et moi."
"Je ne veux pas frapper chaque année à la porte d'Herman"
Débarqua alors un concurrent encore plus redoutable pour Zitka : Silvio Proto. En début de saison dernière, Vercauteren instaura alors un étrange système de rotation des gardiens, qu'il jeta aux oubliettes en septembre au profit du Diable Rou-ge. "C'est vrai qu'en Europe, aucun club ne procède de la sorte. Mais ici, c'est différent : c'est Anderlecht ! Subitement, il n'y avait plus de hiérarchie entre les gardiens. Et puis, je me suis retrouvé sur le banc définitivement. Comme chaque joueur dans ce cas, je devais accepter cette situation... ou partir."
Zitka se sentant comme chez lui au Parc Astrid, sa préférence penchait naturellement vers la première solution. Il a donc sollicité au mois de février dernier un entretien avec Herman Van Holsbeeck. "Nous avons parlé de mon cas. Une chose était claire : si je partais, le club refusait de me céder à la concurrence et je devais partir à l'étranger. À ce moment-là, je ne jouais plus mais je désirais tout de même prolonger mon contrat, qui s'achève en 2008. Aujourd'hui, je suis d'accord avec la proposition du club mais j'attends encore pour resigner. J'aimerais que ce soit du long terme : je ne veux pas frapper chaque année à la porte d'Herman..."
"Si mon fils est malade,là je pourrai me faire du souci"
Zitka a profité de la grave blessure au genou subie par Proto en fin de saison dernière pour redevenir le numéro un. Le spectre d'un retour sur le banc plane encore mais le Tchèque ne s'en émeut guère. "Jan (Van Steenberghe) reprend avec le groupe la semaine prochaine et Silvio (Proto) sera de retour dans un ou deux mois. Avec Schollen, ça fera quatre gardiens compétitifs. La concurrence sera énorme mais je ne m'en fais pas. Avec le temps, j'ai appris à relativiser. Même si je retourne sur le banc, je ne vais pas me mettre à stresser pour autant. Si mon fils attrape une maladie, là j'aurai de quoi me faire du souci ! Je ne me mets plus aucune pression. Celle du match et de la compétition est bien présente mais par rapport à mes collèges, au staff et aux supporters, je n'en ressens aucune. Je vois les choses match après match, sans me prendre la tête."
La sérénité, voilà un nouvel atout dans les gants de Daniël Zitka...
Source: La DH