Contrairement à son compatriote Ehret, Grégory Pujol souhaite rester à Anderlecht. Pourtant, il n'a plus été repris dans le noyau depuis Geel. «Je me sens un peu la victime de cette défaite contre Geel, dit l'ancien joueur de Nantes. On a mis la faute sur le dos de ceux qui n'ont pas joué beaucoup. Pourtant, par rapport à d'autres, je n'ai pas démérité dans ce match. Ce fut un match que je ne devais pas débuter (NdlR: Wilhelmsson a déclaré forfait en dernière minute), et j'ai plus dû jouer comme médian droit que comme attaquant. L'explication de l'entraîneur était un peu vague: il m'a dit qu'il ne me jugeait pas par rapport à ce match. C'est quoi alors? Je ne fais pas assez à l'entraînement?»
«Si ça continue à parler, je vais aller trouver la direction»
Entre-temps, Pujol se retrouve sur la liste officieuse des joueurs sur lesquels le club ne compte plus. Toutefois, puisque le prêt en était un pour une saison, Pujol peut rester jusqu'en juin. «Ma situation est floue, dit Pujol. Si on me dit que je dois partir en janvier? Eh bien, je dirai que je préfère rester. J'ai le droit de refuser, parce qu'il faut l'accord des trois parties. Je suis venu ici pour une saison, je ne veux pas retourner comme ça. J'ai quelque chose à prouver ici. De toute façon, je ne jouais pas à Nantes non plus.»
Pujol est révolté de lire dans les journaux qu'on n'est pas content de lui. «C'est quand même le manager qui a déclaré cela, hein ? N'a-t-il pas cité de noms? C'est possible, mais cela fait plusieurs fois que quelqu'un doit avoir dit quelque chose. Si ça continue à parler, il faudra que j'aille trouver la direction pour être au courant de ma situation.»
Il est clair que Pujol n'est pas le plus heureux des Anderlechtois. «Je traverse une période difficile. En trois mois, j'ai joué un match en équipe A et deux matches en réserves. Je bosse, mais sans résultat. Si je me sens accepté? Par le groupe, oui. On nous appelle «les Français» dans le vestiaire, mais c'est sans méchanceté. Je m'entends bien avec Fabrice et Walter, mais aussi avec les autres. Je ne veux pas trop les ennuyer en parlant de ma situation.»
Et pourtant, Pujol se sent visé. «Surtout par la presse, parce qu'on vient de l'extérieur. Et même un peu par le club. Des fois, c'est presque à y perdre confiance. Mais je patiente. Je ne veux pas faire autre chose que ce dont je suis capable. Je me dis qu'il m'a aussi fallu beaucoup de temps à convaincre mes coaches à Nantes.»
Parlant à voix basse, Pujol doit être un des plus gentils garçons du club. Peut-être même trop gentil pour un club de requins. «Si c'est en étant saligaud qu'on mérite sa place dans l'équipe, ce n'est pas logique, dit Pujol. Cela dit, un coup de gueule de temps en temps ne ferait pas tort.»
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