Selon une étude, la réduction du nombre de clubs en 1-ère division aurait pour effet d'agrandir le fossé séparant le football belge du sommet européen.
Roland Duchâtelet lors de sa présentation à Molenbeek. (foto photonews)
C'est ce qu'affirme le président de St-Trond, d'après les résultats d'une étude qu'il a commanditée auprès de l'Université d'Anvers. Roland Duchâtelet a présenté les résultats mardi à Molenbeek en présence des douze "plus petites" équipes de D1.
Cette étude est une réponse à la proposition de Roger Vanden Stock de voir le nombre de clubs de D1 passer de 18 à 14. Selon le président d'Anderlecht, cette réforme augmenterait le niveau sportif du championnat de Belgique et attirerait davantage de public et de sponsors. Avec cet argent supplémentaire, les grands clubs belges essayeraient de réduire le fossé les séparant des meilleures équipes européennes.
Roger Vanden Stock s'appuie sur une étude prétendant qu'en Belgique, il n'y a pas assez de public et de sponsors potentiels pour permettre à 18 clubs professionnels de coexister avec une gestion financièrement saine.
"L'étude de l'équipe du Professeur Stefan Kesenne de l'Université d'Anvers montre que nous serions encore moins bien lotis au niveau européen si on diminuait le nombre d'équipes en D1. Moins d'équipes, cela ferait moins de matches, donc moins de revenus, tant au guichet que venant des sponsors, vu que l'intérêt médiatique serait moins important", déclare le président trudonnaire.
"Le budget des clubs serait alors plus petit, ce qui creuserait encore plus le fossé avec les grands championnats européens". Le président trudonnaire se tourne vers l'étranger pour étayer son propos. "En Hongrie, où entre 2000 et 2002, plusieurs clubs ont disparu pour des raisons économiques, on est passé de 18 à 16 et puis 12 clubs. Avec un système de barrages pour le titre pour les six premiers et pour le maintien pour les six autres. Le nombre de supporters a diminué de moitié et en 2004, on est revenu à 16 équipes. Résultat: les spectateurs reviennent au stade".
"Nous ne pouvons bien sûr apporter aucune preuve définitive, mais nous disposons d'assez de statistiques pour dire qu'une réduction du nombre de clubs de D1 serait néfaste au football belge. Selon moi, il est illusoire de croire qu'une telle réforme permettrait aux grands clubs belges de refaire leur retard sur la scène européenne. Même s'ils avaient raison, ils parviendraient à augmenter leur budget d'environ 30 pc."
"Leur budget serait alors encore dix fois moins important que celui du Real Madrid ou de Chelsea. Non, je n'y crois pas. De plus, tous les membres du G5 (Anderlecht, FC Bruges, Standard, Genk et La Gantoise) ne sont pas sur la même longueur d'ondes. Je sais par exemple que le FC Bruges est contre une réduction. Si on ne se retrouve qu'avec des grosses équipes, l'intérêt diminuerait et les scores-fleuves deviendraient une exception. Qui voudrait vraiment voir un Anderlecht-Bruges quatre fois par saison? " se demande le patron des Canaris, qui regrette qu'aucun membre du G5 n'ait assisté à sa conférence de presse.
"Si tous les 18 clubs collaboraient, le supporter en sortirait vainqueur. Cette conférence de presse est un signal: les "petits" ne se laisseront pas faire. Nous sommes majoritaires à la Ligue Pro et pouvons donc aussi concrétiser nos propositions".
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